Souvenirs du siège de Kanehsata:ke - 11 juillet 1990

Le siège de Kanehsata:ke (souvent appelé crise d'Oka) a été une impasse de 78 jours en 1990, déclenchée par des projets d'extension d'un terrain de golf sur les terres sacrées des Mohawks à Kanehsatà:ke. Les défenseurs des terres mohawks se sont battus pour protéger les pins sacrés et les cimetières, face à des policiers et des militaires canadiens lourdement armés. Cette crise a mis en lumière le colonialisme profondément enraciné du Canada - en particulier aux yeux des Canadiens non autochtones - et est devenue un moment décisif pour le mouvement de défense des droits fonciers des autochtones.

Aujourd'hui, le 11 juillet, marque le 35e anniversaire du siège. L'impasse de Kanehsata:ke a fait la une des journaux et a forcé de nombreux Canadiens à se confronter aux réalités de la résistance autochtone - et la triste réalité est que peu de choses ont changé. 

Les communautés autochtones de l'île de la Tortue sont toujours confrontées au vol de terres, à la destruction de l'environnement et à l'impact continu du colonialisme au quotidien. Les gouvernements continuent de bloquer les efforts de restitution des terres et les obligations découlant des traités, tandis que les projets de développement se poursuivent sans consentement. 

Cela nous rappelle que la lutte pour la justice et la souveraineté est loin d'être terminée, et c'est pourquoi les appels à l'action sont tout aussi importants aujourd'hui qu'ils l'étaient lorsqu'ils ont été publiés pour la première fois.

Appels à l'action pour le Canada - 35 ans après le siège de Kanehsatake et de Kahnawake en 1990

Au gouvernement du Canada :

Restituer les terres : engager immédiatement des négociations de bonne foi avec le peuple Haudenosaunee de Kanehsatà:ke pour résoudre les griefs fonciers et restituer les homelands volés.

Mettre fin aux politiques coloniales de dépossession des terres : Abroger la loi sur la gestion intérimaire des terres de Kanesatake (S-24), qui viole la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones à l'autodétermination.

Éliminer les politiques qui violent et excluent les droits des peuples autochtones à l'autodétermination et à la souveraineté, notamment la loi sur les Indiens qui perpétue le contrôle colonial sur les terres autochtones et celles qui sont considérées comme des "terres de réserve".

Le Canada et le Québec doivent le faire :

Mettre en œuvre le processus de consentement préalable, libre et éclairé (FPIC). UNDRIP pour rétablir la protection de la terre, de la biodiversité et des habitants de Kanehsatake.

Mettre en œuvre des mesures législatives et financières concrètes pour faire respecter la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, respecter les droits des peuples autochtones à l'autodétermination et mettre en œuvre le principe du consentement préalable, libre et éclairé (FPIC). Supprimer les lacunes du CANDRIP qui nient l'autorité des peuples autochtones sur leurs terres.

Inclusion des lois indigènes dans la gestion des terres, dans le respect de la Terre mère et de toutes nos relations.

Protection des sites sacrés : respect des lois traditionnelles kanien'kehá:ka en matière de gestion des terres par le biais d'une législation complémentaire visant à protéger les lieux sacrés autochtones, tels que les Pins, contre le développement, en utilisant des modèles de gestion dirigés par les autochtones. Le Canada et le Québec doivent renoncer à l'autorité qu'ils ont imposée et assumée sur les terres traditionnelles des Haudenosaunee.

Financer la guérison dirigée par la communauté : Investir dans des initiatives fondées sur les traumatismes, menées par et pour Kanehsatà:ke, afin de remédier aux effets multigénérationnels de la militarisation, de la surveillance et du déplacement.

Aux gouvernements provinciaux et municipaux (Québec, Oka, Montréal) : Reconnaître les préjudices historiques et continus causés par les lois et les attitudes coloniales : Publier des déclarations officielles reconnaissant l'usage excessif de la force contre Kanehsatake et Kahnawake, et s'excuser pour leur rôle dans l'escalade du conflit de 1990. Procéder à un consentement préalable, libre et éclairé avant l'approbation de tout projet de développement.

Commission d'enquête indépendante sur la fraude foncière en cours et sur la complicité de tous les niveaux de gouvernement dans la détérioration de la qualité de vie des membres de la communauté et la destruction des terres kanien'kehá:ka.

Moratoire sur les terres contestées : Imposer un moratoire immédiat sur tous les projets de développement sur les terres contestées/en litige à Kanehsatà:ke jusqu'à ce que le gouvernement Haudenosaunee ait donné son consentement libre, préalable et éclairé et que des résolutions aient été prises.

Soutenir la juridiction autochtone : Respecter les lois internationales sur les droits de l'homme qui soutiennent les lois traditionnelles autochtones et la gouvernance traditionnelle en tant que systèmes d'autorité valides et égaux à Kanehsatà:ke et au-delà.

Aux institutions canadiennes et au public:

Éducation - Apprenez l'histoire coloniale : Informez-vous et informez les autres sur le siège de Kanehsatake et de Kahnawake en 1990, connu à tort sous le nom de "crise d'Oka", et sur les causes profondes de l'histoire du conflit foncier de Kanehsatà:ke.

Respecter et inclure le gouvernement traditionnel des Rotinonhseshá:ka - les Haudenosaunee - dans toutes les négociations foncières et permettre l'accès aux voies de recours légales pour résoudre le conflit foncier.

Mettre en œuvre la Commission royale sur les peuples autochtones.

Protéger les droits de l'homme des personnes actives dans la défense des terres indigènes sur l'île de la Tortue.

 L'allysia est un verbe.

Défier le racisme et le colonialisme : Affronter le racisme anti-indigène partout où il existe - dans les écoles, sur les lieux de travail, dans les médias et au sein du gouvernement.

Plaidez pour la justice : Contactez les députés fédéraux et provinciaux ainsi que les dirigeants locaux pour exiger la restitution des terres, et non une réconciliation symbolique.

Centre des voix indigènes : Écouter les personnes directement concernées. Amplifier les médias autochtones, les voix des défenseurs des terres, les organisateurs autochtones, et enseigner aux jeunes l'histoire génocidaire du Canada.

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Respect, appréciation et reconnaissance : Le leadership, c'est l'attention portée à la communauté.