L'ICA réagit au discours de Trudeau au Sommet de l'Ambition Climatique 2023 de l'UNSG

POUR PUBLICATION IMMÉDIATE : 20 septembre 2023

Lenapehoking, Shinnecock Lands | New York City - Alors que la séance plénière d'ouverture du Sommet de l'ambition climatique du Groupe des Nations unies sur le changement climatique était censée présenter un nouveau programme accéléré pour des gouvernements comme celui du Canada, M. Trudeau a prouvé une fois de plus que notre État colonial ne se préoccupe que de gains économiques plutôt que de s'attaquer véritablement à la cause profonde de la crise climatique ou de faire respecter nos droits en tant que peuples autochtones.

"Entendre des remarques primaires de la part de ces dirigeants d'État qui excluent les peuples autochtones est profondément troublant", a déclaré Eriel Tchekwie Deranger, directeur exécutif de l'ACI. "Lorsqu'il est chez lui, dans son soi-disant Canada, Trudeau se contente d'entretenir des relations avec les peuples autochtones, mais lorsqu'il a l'occasion de s'exprimer dans des espaces internationaux, il réduit l'action climatique à des opportunités économiques et ne reconnaît pas du tout nos droits.

Malgré le récent 16e anniversaire de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), le Canada continue de négliger les peuples autochtones en tant que détenteurs de droits dans ce pays. L'État-nation prononce des paroles vides de sens sur la réconciliation avec les peuples autochtones comme argument de vente en matière de relations publiques, tout en nous ignorant complètement dans les processus de prise de décision. 

"Pourtant, lorsqu'il a l'occasion de s'exprimer dans les enceintes internationales, il réduit l'action en faveur du climat à des opportunités économiques et ne reconnaît pas du tout nos droits.
- Eriel Tchekwie Deranger

Alors que le Canada prétend être un leader en matière de climat, M. Trudeau n'a pas proposé de solutions réelles ou significatives lors de son discours devant le Secrétaire général des Nations unies. Le "prix de la pollution" et le "défi de la tarification du carbone" ne font rien pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) à la source, pour s'attaquer à la cause première de la crise climatique ou pour tenir l'élite mondiale responsable de son rôle dans le chaos climatique énuméré par Trudeau lui-même dans son discours de ce matin (vagues de chaleur meurtrières, 17 millions d'hectares brûlés dans des incendies de forêt, glace de mer arctique réduite de 30 %, perte de récoltes agricoles, qualité de l'air médiocre).

Les États coloniaux, les industries extractives et d'autres grands pollueurs continuent de proposer de fausses solutions, comme les mécanismes du marché du carbone, dans le but de maintenir le statu quo. Bien que nous reconnaissions à l'État de Californie le mérite d'avoir qualifié la crise climatique de crise des combustibles fossiles, le discours du gouverneur Newsom s'est ensuite fait l'avocat de mécanismes de marché tels que le système de plafonnement et d'échange.

"Les systèmes basés sur le marché ne réduisent pas les émissions mais sont des voies éprouvées vers la privatisation des forêts, le nettoyage des communautés et la destruction de la biodiversité", déclare Jamie Bourque-Blyan, responsable de l'engagement de l'ICA. "Ces systèmes alimentent la destruction des terres sacrées en favorisant le développement industriel de monocultures et d'agrocarburants au détriment de la vie naturelle et de la biodiversité de nos territoires - tous deux considérés comme une compensation carbone dans une base de données quelque part, mais offrant des résultats très différents pour la santé de notre mère la Terre et de ses premiers intendants.

M. Trudeau continue de tromper la conversation en affirmant que nos émissions ont tendance à diminuer. Or, nous nous mentons à nous-mêmes. Le Canada est en passe d'augmenter ses émissions au cours des dix prochaines années, en s'appuyant sur de fausses solutions telles que les mécanismes du marché du carbone (et l'absence de réglementation et de déclaration de la part de l'industrie). D'après un récent rapport Planet Wreckers par Oil Change Internationalle Canada est l'un des 20 pays responsables de près de 90 % de la pollution par le dioxyde de carbone en raison du financement continu de nouveaux projets de combustibles fossiles entre 2023 et 2050.

À 70 jours de la COP28, au cours de laquelle le Canada annoncera ses plans de réduction des émissions, il est essentiel que ce plan comprenne une transition juste, rapide et équitable, une stratégie d'atténuation et d'adaptation qui respecte les droits de l'homme, y compris les droits des peuples autochtones, et une élimination complète des combustibles fossiles, faute de quoi nous ne résoudrons jamais cette crise. 


Contacts pour les médias :

Rosalyn Boucha - Responsable de la communication
rosalyn@indigenousclimateaction.com

Katie Wilson - Coordinatrice des médias numériques
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